Seigneur, je n’en peux plus.
Je suis lasse de tourner en rond
sur cet interminable souffrance
et jamais achevé point de l’existence.
Seigneur, je n’en peux plus.
Enfanté par hasard par une femme
dont la douleur fut la seule compagne
je suis lasse de rester spectateur de cet éternel chantier
où la place de mon tabouret d’invité reste toujours occupée.
Je suis lasse de passer mon temps à remonter le temps
lasse d’additionner dans la souffrance
le sens de mon existence,
lasse de subir en spectateur les affres des sans pain, sans vain,
des sans voix des sans toits.
Eux aussi venus par hasard en ce bas monde
Je suis lasse
Lasse de tout
Lasse de rien
Lasse Seigneur
S’il advenait qu’un jour,
N’en pouvant plus de supporter
ma tête bourrée d’énigmes sans fin,
s’il advenait qu’un jour, j’étais lasse, d’être lasse.
Je voudrais m’en aller m’en aller toujours
par le sort du hasard vers d’autres lieux vers d’autres cieux
Oui, je voudrais m’en aller, seul,
car seul en intrus je suis venu, seul, je veux m’en aller.
De sursis, je n’en veux point
d’une autre vie, je n’en veux point
Je veux courir
Je veux partir
Partir vers nulle part
Partir ver le néant à la recherche d’un océan de douceur,
à la recherche d’un océan d’amour.
Que j’aurais voulu offrir
à toutes ces créatures qui depuis toujours
donne vie dans la douleur.
Je veux m’en aller
Recherche le pourquoi, une femme donne vie dans la douleur
et pourquoi un enfant, cet innocent doit
lui aussi naître en criant.
Je veux m’en aller, m’en aller partir seul.
Je voudrais que dans mon linceul
etiré comme lors de mon arrivée non programmée
on me plante couché etiré
comme lors de mon arrivée non programmée
Ni pleur
Ni plaintes
Ni fleurs.
Seul, je voudrais m’en aller Comme je suis venu
Je voudrais qu’on dise
Que seul, il est venu
Seul, il a malgré lui, vécu seul il a déçu
Seul, il s’en est allé
Lien à la traduction italienne