Je ne suis qu’une résonnance de l’Afrique
Et les mots sont l’essence de l’art que je pratique
Qui ne sont qu’effluves et métaphores de mes émotions
Et expression de ma fouge ma soif de liberté ma dévotion
Je ne suis que le son qui donne mouvance et vie
A ses mots qui façonnent inévitablement mes envies
Non pas comme une marionnette mais plutôt comme un instrument
Car ces mots se façonnent selon mes sentiments
Je ne suis que phonème qui donne sens et existence
A ces mots qui refusent d’être frappés par l’impotence
A ces mots qui refusent d’abandonner leur souffle sur la potence
Parce que condamnés à mort au nom de la loi du silence.
Après avoir flâné comme un natif de la bohème
En essayant de fuir le quotidien et ses problèmes
Mon esprit a pris un billet sans retour pour le monde artistique
Et posé ses bagages au pays poétique
Parce qu’au commencement était la parole
Elle a décidé de prendre dans mon art le premier rôle
En puisant sa source dans les profondeurs de mon âme
Pour transformer mes pensées en ces mots que je déclame
Avec la voix d’une griotte du continent noir
J’irai faire entendre mes vers au-delà de nos territoires
Je tenterai de pérenniser cette âme singulière de la culture oratoire
Par laquelle nos grands-pères nous transmettaient l’histoire
Parfois j’emprunte la plume et l’encre de Baudelaire
Pour rendre hommage à Senghor, Damas et Césaire
Et quand me prends l’envie d’afficher ma noire attitude
Je m’abreuve de leurs écrits pour ensuite vomir ma négritude
Pour déclamer encore et encore sans jamais être à bout
Des mots au style révolutionnaire tels ceux de Kourouma Amadou
Pour faire découvrir au monde entier nos poésies aux couleurs tropicales
Proclamés a capella ou sur fond musical
Lorsqu’on peint en vers nos âmes enflées de sincérité
Qui animent nos mots assoiffés de vérités
Je veux revendiquer par le slam, slamer pour réclamer
Je veux slamer pas pour la gloire ou pour me faire acclamer !
Lien à la traduction italienne